La disparition d'un "très
grand homme"
Jacques "Washington"
Colcombet s'est éteint à 86 ans. Patron
des papeteries Etienne et des CMP, il fut aussi celui
qui a légué les bijoux de la Reine à
la Ville.
Jacques "Washington" Colcombet
est décédé des suites d'un accident
cardio-vasculaire jeudi à l'hôpital d'Arles.
C'est "un très grand homme",
"d'une présence, d'une force de caractère
et d'un sang-froid extraordinaire", "un
très grand patron comme Arles n'en connaîtra
plus" qui s'est éteint à l'âge
de 86 ans. Ses proches et tous ceux qui l'ont cotoyé
se perdent en louanges à propos d'un homme qui
aura profondément marqué l'histoire de
la ville dans la deuxième moitié du XXe
siècle.
Né en 1918 à Saint-Etienne,
Jacques Colcombet, après des études à
l'Ecole Centrale, devint Arlésien en épousant
Marie-Jo Etienne, fille de Maurice Etienne, créateur
des papeteries de Trinquetaille, qu'il dut remplacer
dès 1944. "A 26 ans, du jour au lendemain,
il s'est retrouvé à la tête d'une
entreprise de 1000 personnes", se souvient-on
dans son entourage.
Celui qui fut également administrateur des Constructions
Métalliques de Provence (CMP), laissera l'image
d'un patron très soucieux du bien-êtrre
de ses employés. "Il avait un grand
respect de la vie humaine", raconte un de
ses neveux.
Antoine Rippert, qui le fréquenta près
de 40 ans aux papeteries, ne se lasse pas d'évoquer
les anecdotes qui façonnent le personnage : "On
ne peut dire que du bien d'un homme à l'honnêteté
intellectuelle irréprochable, avec une oreille
très attentive pour tous ses papetiers".
Quand un accident survenait à l'usine, Jacques
Colcombet, qui répugnait à tout traitement
de faveur à son égard, mettait un point
d'honneur à subvenir aux besois des enfants de
la victime.
Jacques "Washy" Colcombet (Note
du rédacteur : il doit ce surnom au prêtre
américain qui l'avait baptisé un 4 juillet)
participa également au don à la ville
d'une lettre écrite par Van Gogh à Gauguin
à Arles en 1889. L'original est conservé
au musée Réattu. Il avait envisagé
un moment de donner sa demeure à la fondation
Van Gogh d'Amsterdam pour qu'elle y expose les toiles
du maître.
Jacques Colcombet, c'était enfin, et surtout,
l'homme qui fit don de sa parure d'Arlésienne
de son épouse disparue à Annick Rippert,
fille de son employé Antoine, élue Reine
d'Arles en 1987. Des bijoux qui se transmettent à
chacune des élues depuis la signature d'une convention
avec le comité des fêtes en 1989. Peut-être
le plus bel héritage qu'il lègue à
Arles et à sa culture.
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Article de Laurent Rugiero
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