Visite du CEA Cadarache
- Compte-rendu
Vendredi 4 mars 2005
Il
ne faisait pas bien chaud sur le parking à l'entrée
du CEA ce matin-là ! C'est dire que la trentaine de
participants à cette visite ne se sont pas faits prier
pour monter dans le car qui devait nous véhiculer durant
la matinée, accompagnés par Frédéric
Imbeaux (95), notre GO et Jacques Bres,
du Service Communication du Centre.

Visite du LECA STAR
Notre groupe a tout d'abord revêtu surbottes et blouse
jaune pour la visite du LECA-STAR (INB 55 pour les intimes).
Le STAR a été créé en 1994, en
tant qu'extension du LECA. Son rôle est la stabilisation
et le reconditionnement de 2300 éléments de
combustibles irradiés, en vue d'un stockage de longue
durée dans l'INB 22. Démontage, séchage,
déshydratation, oxydation, toutes ces opérations
se font par des télémanipulateurs derrière
une paroi de 1,5 m d'épaisseur. Des joysticks de taille
hors normes, et bien lourds à manier pour les 5 équipes
se ralayant en 2x12, 5j/7 !
Le LECA est un laboratoire d'examen de combustibles irradiés.
Il est actuellement en rénovation pour mise aux normes
anti-sismiques. Ces travaux de renforcement de génie
civil (effectués sans arrêt des travaux !) sont
destinés à permettre une activité jusqu'en
2015.

Présentation du projet ITER
Notre Camarade
Jean-Michel Bottereau (78), adjoint au chef
de projet "ITER à Cadarache" nous a fait
une présentation la plus synthétique possible
du projet ITER, compte-tenu de notre planning !
 La
fusion, l'état des recherches
Rappel des principes généraux
de la fusion "contrôlée", connus de
la majorité d'entre nous : les réactions de
fusion entre noyaux de Deutérium et Tritium dégagent
une importante quantité d'énergie. Pour déclencher
et maintenir ces réactions, deux conditions : température
et densité.
De nombreuses machines ont été
construites, s'approchant de plus en plus de l'objectif d'"ignition"
(point à partir duquel le régime est "auto-entretenu",
et donc ne nécessite plus d'énergie externe,
d'où un facteur d'amplification "Q" infini).
Dans les machines actuelles, on arrive maintenant à
obtenir un facteur d'amplification de l'ordre de 1, c'est
à dire que la puissance fusion produite est de l'ordre
de la puissance utilisée pour chauffer le plasma, pendant
des temps de quelques secondes.
ITER,
dimensionnement
ITER doit démontrer la faisabilité
d'obtenir un facteur d'amplification très supérieur
à 1 sur des durées de l'ordre de 1000 s; on
attend en effet un facteur d'amplification de 10, avec une
puissance dégagée de 500 MW. Par rapport aux
tokamaks actuels, il doit dépasser les performances
en puissance du Jet, avec la durée de maintien de la
réaction de Tore Supra.
ITER,
implantation et contributions
Le
principe d'une collaboration internationale sur la construction
d'un tokamak opérationnel a démarré dès
1985. Le vrai départ a été donné
en juilet 2001, avec l'acceptation du dossier de dessin par
le comité directeur regroupant l'Union Européenne,
le Japon et la Russie. En 2003, le projet ITER comportait
6 partenaires majeurs, avec l'arrivée des USA, de la
Chine et de la Corée.
Deux sites sont actuellement en concurrence,
Cadarache (candidat de l'Europe) et Rokkasho Mura (Japon).
Le budget global est de 10 GEuros, avec un
coût de construction estimé à 4670 MEuros,
et un coût d'exploitation annuel de 265 MEuros. Dans
le budget de construction, la fourniture du "coeur technologique"
est équilibrée entre les participants, les équipements
traditionnels étant fournis par le pays hôte.
ITER
en région
Dans ITER, l'état apportera 438 MEuros,
les collectivités territoriales 447 MEuros.
Questions...
Jean-Michel Bottereau a ensuite répondu
aux questions (nombreuses) de l'assemblée : où
en est-on du projet, peut-on le faire sans le Japon, quel
est le calendrier, quelles sont les étapes jusqu'à
une centrale basée sur les réactions de fusion,
d'où vient le combustible, comment assurer un fonctionnement
continu...

Visite de Tore Supra
Laurent Colas (92), physicien
au CEA, nous a rejoints pour la visite de Tore Supra, installation
expérimentale de fusion par confinement magnétique
bardée d'instrumentation.

Troisième mi-temps
Après
cette visite passionnante, ceux qui le pouvaient sont restés
déjeuner avec nos organisateurs au restaurant l'Olivier,
à Vinon-sur-Verdon. Heureusement pour nous, le saumon
y est toujours fumé avec une énergie traditionnelle
!
Merci encore à (par ordre d'entrée
en scène) Frédéric Imbeaux (95), Jean-Michel
Bottereau (78), Laurent Colas (92), Roland Sabot (91), et
bien sûr le service communication du CEA Cadarache et
toutes les personnes qui ont contribué à cette
visite.

Liens
Le site de la DRFC
(Département de Recherche sur la Fusion Contrôlée
du CEA), très complet et didactique
Cadarache, site européen pour ITER
Les japonais pensent que le site de Rokkasho-Mura
est idéal...
|