Bonnieux et Lacoste, hauts
lieux du Luberon
le 23 septembre 2006
C'est aux Beaumettes
(normal, quand on sort de Centrale...) que nous nous étions
donnés rendez-vous, pour cette journée centrée
sur deux villages remarquables du Luberon, Bonnieux
et Lacoste. Le hasard du calendrier a fait
que s'était joint à nous Bertrand Cristau (81),
venant de Shangaï et de passage en Provence, avec sa
fille Mélanie. Nous nous sommes donc retrouvés
à une trentaine, camarades, conjoints (et bébé),
et plusieurs de nos amis X et Agros, quelque part dans la
ZAC des Beaumettes.
Mais quel point d'intérêt
culturel, historique, scientifique nous avait attiré
dans cette Zone d'Activités ? La gourmandise tout simplement,
pour un démarrage "en douceurs" de cette
journée qui sera bien remplie !

La Confiserie Saint-Denis
Denis
Rastouil nous attendait devant ses chaudrons pour
nous expliquer avec force détails l'art du confisage
et du glaçage "à l'ancienne". La famille
Rastouil est en effet une des dernières à perpétuer
le savoir-faire artisanal du confisage, avec 3 ou 4 autres
confiseurs en France.
Le principe en lui-même est simple,
et connu depuis plusieurs siècles. Il consiste à
remplacer l'eau du fruit par du sucre, ce qui assure la conservation
pendant plusieurs mois : en dessous de 10% d'eau, les processus
de dégradation des fruits sont arrêtés.
Les fruits sont cuits dans des sirops de concentration croissante
jusqu'à contenir 80% de sucre, le reste étant
l'eau résiduelle et la structure du fruit (pulpe, écorce).
Si les Romains confisaient au miel, les sirops actuels sont
à base de saccharose et glucose.
Tout le savoir faire du confiseur consiste
dans le choix des variétés de fruits, leur préparation,
l'alternance des temps de cuisson et repos, l'adaptation du
procédé aux conditions ambiantes (chaleur, humidité,
et même Mistral !). Le glaçage est également
un processus qui requiert vitesse et habileté !
Le
confisage artisanal permet d'obtenir des fruits plus moëlleux
et parfumés que le confisage industriel. Le temps de
confisage est plus long, par exemple 1 mois pour des clémentines.
C'est aussi toujours le même sirop qui est utilisé,
et se concentre naturellement au cours des chauffes successives.
Après les explications (nous avons
appris au passage que parmi les "fruits confits"
de notre galette de rois, on trouvait très souvent...
du navet), nous avons pu jeter un oeil aux centaines de bassines
contenant abricots, fraises, clémentines, cerises,
melon, pêches, écorces d'orange... en train de
se gorger de sirop. Mmmm.
Après une telle visite, comment résister
aux produits proposés en boutique ? La confiserie Saint-Denis
"vaut le détour", mais n'attendez pas les
derniers dimanches de décembre pour vous approvisionner
en vue des "treize desserts", car la queue risque
d'être longue !
Denis Rastouil nous a aussi donné
ses bonnes adresses :
- Les marrons glacés de Corsiglia,
fabriqués dans leurs ateliers d'Aubagne, et à
découvrir dans leur boutique, non loin du Vieux-Port,
à l'enseigne de Dromel Aîné
(19, Avenue du Prado - 13006 Marseille)
- Les calissons FruidorAix
Vous pouvez télécharger ici la plaquette
de la confiserie.
Magasin ouvert toute l'année du lundi au samedi, de
9h30 à 12h00 et 14h30 à 19h00. Du 15 novembre
au 24 décembre, 7 jours sur 7 avec les mêmes
horaires.

Bonnieux
Après
un agréable buffet sous les arbres à l'Hostellerie
des Commandeurs à Joucas, nous sommes partis en
convoi retrouver Martine
Tempier, guide de pays, sur le parking de Bonnieux
"le Haut".
Martine Tempier nous a fait un bref historique du Luberon
(et non pas Lubéron...), de Bonnieux, et en particulier
de son appartenance au Comtat Venaissin jusqu'en 1793. Cette
période a donné prospérité et
de nombreux avantages à ses habitants (impôts
réduits, autorisation des jeux d'argent, mais aussi
de la prostitution).
Nous avons parcouru le village depuis l'emplacement de l'ancien
château de Bonnieux, probablement sur les pas des papes
qui se sont succédés en Avignon. Martine nous
a montré les anciens remparts du château, l'église
du haut, les superbes résidences des XVI°, XVII°
et XVIII° siècles, leurs portes sculptées
et leurs façades parfois ornées de blasons et
devises, la rue de la Juiverie, une boutique d'antiquité
installée dans un ancien moulin à huile, le
spendide point de vue sur la vallée du Calavon et l'ancienne
voie Domitienne (aujourd'hui N100), ... et aussi quelques
maisons people.

Yasuo Mizui
Sur
la route de Lacoste, nous nous sommes arrêtés
chez Yasuo Mizui.
Mizui est un sculpteur japonais installé depuis 1997
à Lacoste. Il exerce principalement son art dans la
sculpture monumentale. Parmi ses oeuvres, deux murs sculptés
de 40m pour les Jeux Olympiques d’hiver de Grenoble
inaugurés par André Malraux.
Yasuo Mizui a très gentiment accueilli notre groupe
chez lui. Il nous a montré ses travaux de calligraphie,
ses travaux graphiques ; il nous a parlé de ses rencontres
avec Pierre Cardin, André Malraux, sa passion pour
la musique traditionnelle... Et bien sûr raconté
la genèse de la sculpture installée dans son
jardin "le mur de l'espoir", en
hommage à James Dean.
Jean-Noël Coghe, auteur de "Jimmy the Kid, génération
James Dean" (en cours de parution), retrace sur
son site l'histoire de cette sculpture, autour de laquelle
devait être bâti le "James Dean center"
en Californie.

Le prieuré Saint Hilaire
En route ensuite pour le prieuré Saint-Hilaire...
Le prieuré Saint-Hilaire est une
propriété privée, appartenant à
Madame Anne-Marie Bride. Son classement en Monument Historique
le rend ouvert au public.
Le site a probablement été fréquenté
par les hommes depuis très longtemps, du fait de l'existence
de grottes et de sources. Au V° siècle, Saint Castor,
futur Evêque d’Apt, aurait été accueilli
dans l’une de ces grottes. Le prieuré a fait
l'objet de constructions successives autour d'une "chapelle
primitive" du VIe siècle.
Il abrite une chapelle ornée de fresques (en restauration)
dans le cloître et la chapelle, et un joli jardin en
terrasse.

Lacoste
Dernière
étape de notre journée, Lacoste.
L'histoire de Lacoste est marquée par deux évènements
majeurs : le massacre des Vaudois en 1545 et la présence
du Marquis de Sade au 18ème siècle.
Après nous être rassemblés devant le
château, propriété de Pierre Cardin, et
cadre du festival La Costa (théâtre et art lyrique),
nous avons emprunté les ruelles caladées. Passage
sous la porte des remparts, vue sur le curieux campanile dont
les arcades reposent sur les chapiteaux de quatre piliers
d'angle, rue "Haute", puis rue "Basse",
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