Album photo de cette journée

A l’initiative de notre Camarade Alain Mreiden (64), plus de 60 Camarades et conjoints se sont retrouvés le 5 juin 2010 chez Pierre Cardin dans le village pittoresque de Lacoste (Vaucluse) pour une journée très privilégiée.

Le point de ralliement était fixé au Café de Sade. Après un accueil très « pro », notre Groupe s’est rassemblé pour écouter Frank Guillaume, Président du Groupe de Provence, et Alain Mreiden, organisateur de cette journée. Non pas pour quelques lectures libertines, mais plus prosaïquement pour annoncer le (riche) programme de la journée, et donner quelques informations sur les activités du Groupe. Un rapide tour de la salle a permis à chacun de se présenter, « just in time », car notre hôte Pierre Cardin, très ponctuel, s’est présenté comme prévu à 12h30.

L’heure idéale pour prendre l’apéritif, avant de passer à table sur la terrasse ombragée du Café de Sade. Vue imprenable sur le Luberon assurée ! A la table « VIP », Pierre Cardin a évoqué quelques instants de sa carrière, et des événements plus récents, telle sa visite à Moscou pour recevoir le premier prix pour son « Palais Lumière ». L’occasion aussi d’échanger avec les uns et les autres, et de donner son éclairage sur des sujets comme l’émergence de la Chine, pays qu’il connaît bien pour s’y être implanté dès les années soixante-dix.

Après le déjeuner, départ vers le Château de Lacoste (pour les plus courageux en empruntant les calades de Lacoste), pour la conférence de Pierre Cardin.

En introduction, Alain Mreiden a salué le créateur, l’entrepreneur international et, depuis dix ans, provençal. Self made man, CARDIN est devenu un des leaders mondiaux de la mode, du prêt à porter, de la gastronomie avec Maxim’s, de la culture avec les nombreux Espaces Pierre Cardin et le festival de Lacoste. L’entreprise s'étend sur les cinq continents… jusqu’à New York, Tokyo et Pékin. Alain a aussi évoqué quelques Centraliens illustres, entrepreneurs pionniers, écrivains et artistes.

Prenant la parole, Pierre Cardin retrace les moments clés de sa carrière. Son apprentissage à Saint-Étienne puis à Vichy, son travail à la Croix-Rouge pendant la guerre, sa montée à Paris à la libération, et son entrée « au culot » dans le milieu de la haute couture dans la maison Paquin. Avec pour ligne de conduite ce qu’il présente comme essentiel : « Etre servant, et non servile ». C’est ainsi qu’il saisit l’extraordinaire opportunité de confectionner les costumes du film « La Belle et la Bête », « pour rendre service ». Lui qui a toujours été attiré par le théâtre dont il voulait, à l’origine, faire son métier, le voilà comblé. Son passage chez Dior, puis la création de la première ligne de prêt-à-porter sous son nom. Ce qui lui vaut d’être exclu (temporairement) de la Chambre Syndicale de la Haute Couture.
Pionnier à l’international, sa PME est devenue une multinationale avec plus de 400 licenciés sur cinq continents, implantée au Japon dès 1957 et en Chine dès 1978.
Ce qui lui vaut d’être internationalement connu et reconnu : outre les sept Présidents de la République qu’il a vu défiler depuis sa fenêtre Faubourg Saint Honoré, face à l’Elysée, nombreuses (et variées) sont les personnalités à l’avoir accueilli à leur table : Fidel Castro, Nelson Mandela, Jean Paul II, le Dalaï Lama…

Avec l’acquisition en l’an 2000 du château du « divin Marquis » à Lacoste, qu’il présente une fois de plus comme « un geste » qu’il a accepté de faire, commence une nouvelle aventure entrepreneuriale : développement du village de Lacoste, création du Festival annuel d’art lyrique, de musique, de danse et de théâtre.

Notre hôte a ensuite répondu très courtoisement aux questions de l’assemblée : gérer non seulement les succès mais aussi les échecs, choisir et motiver ses collaborateurs, organiser la succession de son empire... En conclusion, à une interlocutrice qui lui demandait ce qui pouvait encore le motiver alors qu’il avait déjà réalisé beaucoup, cet entrepreneur nous a livré une leçon de vie simple : « Je suis toujours heureux du moment présent. Certains sont perpétuellement insatisfaits : ils ont une belle maison, mais ils trouvent celle du voisin plus belle. Moi, ce qui me motive ce n’est pas l’insatisfaction, c’est le plaisir de créer, de lancer de nouveaux projets ».

Après un rafraîchissement offert dans la cour du château, Pierre Cardin tint à prendre personnellement (ce qui n’était pas prévu initialement) la direction de notre groupe pour une visite guidée des carrières et du théâtre de plein air, où se tient chaque été le Festival de Lacoste. Visite qui s’acheva dans une ambiance amicale et chaleureuse avec l’incontournable photo de groupe !

Après avoir salué et remercié notre hôte qui nous quittait, deux options étaient ensuite proposées aux participants : la visite toute proche de la sculpture de Yasuo Mizui dédiée à James Dean, ou celle du château de Lacoste.

Notre groupe avait eu l’occasion de rencontrer Yasuo Mizui en 2006 (décédé depuis en 2008). De nombreuses sculptures sont présentes dans la pinède entourant sa maison, dont le fameux « The wall of hope », monument de 25 mètres dédié à James Dean.

Le Château de Lacoste a été restauré dans un état proche de ce qu’il était au lendemain de la Révolution Française. Des terrasses, c’est bien sûr le fantastique point de vue à 360° qui frappe le visiteur : on embrasse du regard le Luberon, la vallée du Calavon, le Ventoux et les Alpes, le village de Bonnieux juste en face. Nous avons eu le privilège de visiter la bibliothèque (manuscrits originaux de Sade), les archives et les pièces d’habitation du Château, celles-là même où le marquis a trouvé refuge et tiré l’inspiration pour quelques uns de ses ouvrages.

La journée s’est terminée en compagnie de Martine Tempier, guide de pays, avec laquelle nous avons visité le pittoresque village de Lacoste, marqué par le massacre des Vaudois en 1545, la présence du divin marquis au 18ème siècle, plus récemment l’implantation de la Savannah School of Arts (plus grande Ecole des beaux arts des Etats-Unis) et enfin de Pierre Cardin.

Une manifestation pleine d’instants rares en compagnie d’un créateur et un entrepreneur d’exception, et toutefois très abordable, qui nous a accueillis chez lui en toute amitié.

Né le 2 juillet 1922 près de Venise, de parents agriculteurs, il arrive en France en 1924.
En près de 30 ans il parvient, avec talent, opiniâtreté et courage, à devenir un des leaders mondiaux de la mode, du prêt à porter, de la gastronomie et de la culture.

A 88 ans, il déborde de projets ambitieux : construire à Paris (et peut être à Venise et à Moscou) un « Palais Lumière » (une tour de plus de 300 mètres) pour lequel il vient d’obtenir le premier prix du jury d’architecture en Russie. Construire un golf à Lacoste agrémenté de sculptures monumentales…

Membre de l’Institut, Ambassadeur de l’UNESCO, Commandeur de la Légion d’Honneur, Pierre Cardin accumule autour du globe un nombre impressionnant de trophées, de prix et de récompenses. Il est depuis 1960 un des cinq français les plus connus dans le monde.

Plus d’infos et biographie détaillée sur le site  http://www.pierrecardin.com