Les thèmes du débat proposés aux intervenants étaient les suivants :
- Conditions initiales : motivation, désir, apport, innovation…
- Trajectoires : “Comment saisir sa chance” ?
- Comment s'entourer : partenariats, conseil, recrutement
- Financement : levée de fonds selon les étapes
- Parcours : Satisfactions - Obstacles - comment les surmonter ?
- A quel moment l'entrepreneur est-il sur les rails ? ("surfe-t-il sur la vague")
Conditions initiales
Jacques SOUQUET évoque les trois start up très différentes qu'il a créées dans des contextes très divers, dont la première remonte à la fin de son PhD à Stanford.
René HAUTBOUT reconnaît que la création de son entreprise était pour lui une nécessité, n'étant à l'aise nulle part dans son activité antérieure d'ingénieur salarié.
Patrick NEYROUD voulait être son propre patron. La société où il travaillait ayant été rachetée et noyée dans un groupe. Il ne s'y est pas fait. Il a pris le temps nécessaire pour la maturation de son projet de reprise d'une entreprise saine sur les plans technique et commercial, manquant de management mais possédant un bon potentiel d'amélioration.
Raphaël PETIT a lui aussi pris le temps nécessaire à mettre au point son projet mais cette fois de création ex nihilo de E2S.
Marc BOIVERT est "intrapreneur" dans les grands groupes où il a été actif. A présent il envisage de poursuivre à son compte par la reprise d'une entreprise dans la région.
Comment saisir sa chance ?
Jacques SOUQUET souligne l'importance de l'échec constructif "constructive failure" qui a été pour lui une grande révélation aux Etats Unis, lui qui vient d'une famille assez stricte, père officier… Il considère que l'innovation est l'outil essentiel de l'entrepreneur, selon quatre critères :
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Savoir défier l'orthodoxie qui règne sur son marché, et savoir s'affranchir du "OU" et se confronter à la beauté du "ET" : par exemple sortir du classique choix "pas cher OU qualité", pour atteindre "pas cher ET qualité".
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Comprendre les discontinuités des tendances qui existent sur son marché et en saisir les opportunités. Par exemple dans le domaine de l'imagerie médicale il existe deux discontinuités : la population vieillit, et il y a de plus en plus de maladies chroniques.
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Evaluer ses compétences et optimiser leur utilisation : indispensable en Hi Tech.
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Identifier et comprendre les besoins non exprimés du client, se transformer en petite souris à tête chercheuse. Le client saura rarement exprimer clairement les choses sur lesquelles il bute. Il se contentera de vous dire : changer l'emplacement de tel bouton, comme chez GE…
Comment s'entourer ?
Pour René HAUTBOUT, l'une des clés essentielles du succès est le choix et surtout la formation de ses collaborateurs. Il a démarré l'entreprise seul avec une secrétaire, et a formé un à un les 40 collaborateurs présents. La qualité première qu'il recherche dans ses recrutements est la motivation.
Pour Patrick NEYROUD il faut savoir détecter ses propres points forts et faibles afin de s'entourer de collaborateurs dont les points forts compensent ses propres faiblesses. A l'arrivée en Provence, ne connaissant pas la région, il a fait appel à un consultant local. Comme d'autres intervenants, il souligne l'importance de préparer son entourage familial et de l'impliquer dans son projet, pour des considérations notamment de disponibilité et financières.
Raphaël PETIT cherche avant tout des collaborateurs motivés. Surtout ne pas rester isolé.
Financement, levée de fonds
 Le financement, la levée de fonds et les relations avec les banquiers est une préoccupation constante de l'entrepreneur. Ce thème provoque plusieurs questions de la salle.
Patrick NEYROUD a financé son acquisition à hauteur de 25% d'apport personnel et 75% de crédit bancaire. Il a mis en concurrence huit banques pour en retenir deux. Il souligne l'importance de la personnalité des interlocuteurs banquiers avec lesquels on décide de traiter et de travailler.
A une question de Pierre-Augustin GRIVELET, Jacques SOUQUET évoque les levées de fonds successives réalisées en peu de temps, dont la deuxième, à hauteur de plus de 10 M€, a vu l'arrivée entre autres de Rothschild, et la dernière à plus de 30 M€ a permis à Mérieux et au FSI d'entrer au capital. A chaque niveau de levée de fonds l'argent levé sert à financer d'autres choses : de la R&D, du développement commercial international… Il faut viser large et demander grand d'emblée pour ne pas se retrouver très vite à court de fonds. Au départ l'un des enjeux était de recréer en France une industrie de l'imagerie médicale depuis que la CGR est passée chez GE.
Satisfactions, obstacles...
Certains grands groupes concurrents de Supersonic Imagine ont tout fait pour lui barrer la route, le plus souvent par des manœuvres déloyales, de la désinformation.
Une des plus grandes satisfactions de Jacques SOUQUET, il l'a vécue lors d'une évaluation clinique de son appareil à l’hôpital de la Timone. On expliquait alors à une patiente atteinte d'une maladie du sein que c'est grâce à l'appareil de "ces messieurs" que l'on peut désormais détecter le mal dont elle souffrait. L'examen terminé, la patiente se lève et vient embrasser et remercier "ces messieurs".
A quel moment l'entrepreneur est-il "sur les rails" ?
Enfin, les intervenants sont unanimes, l'entrepreneur, même "sur les rails", n'est jamais en situation de "surfer sur la vague". Crises économiques et financières, perturbations et mutations rapides de l'environnement marchés et concurrence, changement des règles du jeu (par ex. les incitations en faveur du photovoltaïque), etc. L'entrepreneur doit rester en permanence sur ses gardes.
Conclusion
La conférence s'achève à 21h. Les discussions professionnelles et/ou amicales continuent en petits groupes jusqu'à 23h passées. |
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